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Quelle différence y a-t-il entre stress et anxiété ?

Parentalité positiveGestion des émotionsStress et anxiété
Publié le 10/09/2019
10/09/2019

Apprenez-en plus sur ce qui distingue le stress et l'anxiété.

Par Nancy Doyon, éducatrice spécialisée et Suzie Chiasson-Renaud, psychoéducatrice





Imaginons le stress comme une bonne grand-maman bienveillante, un peu surprotectrice, qui nous prévient des risques potentiels qui traversent notre route. Elle nous tape parfois gentiment sur l’épaule pour dire : « Attention, petit ! Sois vigilant ! ». Nous avons alors le choix de tenir compte de son avertissement ou de l’ignorer. Appelons-la Mamie Stress.

L’anxiété, quant à elle, pourrait prendre la forme d’un petit bonhomme tout ébouriffé : 
Monsieur Froussard. Ce personnage a peur de tout, il a une forte tendance à l’exagération, il s’invente des scénarios catastrophiques et il saute partout en hurlant dès qu’un danger potentiel se présente. Monsieur Froussard est aussi notre ami, puisqu’il a aussi un désir profond de nous protéger. Mais c’est le type de copain qu’on n’aime pas voir trop souvent et qui s’invite parfois au moment inopportun. Il ne faut pas lui laisser les clés de notre maison… et surtout pas le contrôle de notre vie.

Le troisième personnage de notre trio s’appelle 
Capitaine Courage. Lui, c’est un super héros prêt à repousser les peurs, à combattre les monstres et à foncer. Chacune de ces parties a sa raison d’être, chacun de ces personnages est notre ami et peut être utile dans certaines circonstances. Toutefois, on peut s’entraîner à empêcher Froussard de prendre toute la place et laisser plus souvent Capitaine Courage décider. Il faut toutefois aussi rester attentif à Mamie Stress, qui nous empêchera de tomber dans la témérité et qui nous convaincra de demeurer prudent.




Stress ou anxiété ?


Le stress et l’anxiété présentent plusieurs similitudes et il n’est pas toujours facile de les définir et de les différencier. 

De manière générale, le stress est décrit comme un état de tension nerveuse, une réaction physique naturelle et normale du cerveau et du corps en lien avec une situation considérée comme dangereuse ou menaçante. Lorsque l’enfant vit une situation nouvelle, inconnue ou imprévue, lorsqu’il vit une difficulté ou un défi ou encore s’il se fait gronder, son « système d’alarme interne » s’allume et le met en alerte. Lorsque la situation stressante prend fin, le système d’alarme s’éteint et le stress ressenti se dissipe. « Je suis stressée d’aller à la garderie ce matin (mon coeur bat plus vite, j’ai mal au ventre), car c’est une nouvelle garderie et je ne connais pas beaucoup ma nouvelle éducatrice. » 


Le stress s’apparente alors à une relation de cause à effet : quelque chose se produit dans l’environnement et cela génère du stress.


L’anxiété est une vague et parfois intense sensation de danger et de malaise. La personne anticipe de façon négative un évènement qui pourrait survenir dans le futur. Cela occasionne des pensées désagréables, souvent irrationnelles et exagérées. « Je sais que les monstres n’existent pas, mais j’ai peur tout de même. J’ai l’impression que quelque chose se cache sous mon lit ! » Souvent, les pensées vont s’enchaîner et le scénario que la personne se crée devient de plus en plus catastrophique : « J’ai reçu quelques gouttes d’eau dans la figure… de l’eau ! J’ai peur de l’eau ! Je vais me noyer ! ». De plus, l’inquiétude est ressentie même si ce qui fait peur n’est pas présent dans la réalité ou ne risque pas d’arriver, car la personne anxieuse « visualise » sa peur à l’aide de son imagination et cela suffit amplement à déclencher son système d’alarme. En somme, c’est en quelque sorte la peur d’avoir peur. Le système d’alarme s’emballe pour des peccadilles ou pour la possibilité que quelque chose survienne.

En terminant, on dit parfois que le stress peut être positif et devenir un « moteur », c’est-à-dire qu’il peut nous pousser à nous dépasser ou à faire preuve d’une saine vigilance dans des situations plus risquées. À l’inverse, l’anxiété est bien souvent paralysante et peut rapidement devenir un « frein » qui nous empêche d’aller de l’avant.


L’anxiété est une forte inquiétude qui peut s’avérer paralysante. Elle est liée à l’appréhension et à l’évaluation souvent disproportionnée et irrationnelle d’un risque.


Quelques nuances entre le stress et l’anxiété

Voici un exemple concret permettant de constater quelques nuances entre le stress et l’anxiété. 

Imaginons un enfant en bas âge qui côtoie un chien pour la première fois.

Élément déclencheur
Stress »

Le système d’alarme interne est déclenché par un danger ou un risque réel et relativement rapproché dans le temps.Exemple : Je ne connais pas ce chien, j’ai un peu peur de l’approcher. Je reste près de mes parents.



Anxiété »

Anticipation et appréhension d’une situation.Exemple : Je ne veux pas aller chez tante Julie, car elle a un chien. Je commence à m’inquiéter la veille de ma visite.


Émotions et sentiments
Stress »

Crainte — Vigilance — Nervosité — Fébrilité — Excitation — Euphorie — Amusement
Exemple : J’observe le chien à distance. Quand vient le temps de m’en approcher, mon coeur bat vite et je tremble un peu. Je veux que mon père m’accompagne, mais je suis également fasciné par l’animal et excité de le toucher. C’est nouveau et c’est amusant.


Anxiété »

Inquiétude — Appréhension — Angoisse — Panique — Terreur — Hypervigilance
Exemple : J’ai du mal à m’endormir la veille de ma visite, car je pense au chien de tante Julie. Je pleure lorsqu’on arrive chez elle. Je ne veux pas entrer. Je suis terrorisé lorsque j’entends le chien aboyer.


Et la peur, qu’est-ce que c’est ?


Une peur survient lorsque quelque chose, dans l’environnement ou dans l’imagination de l’enfant, déclenche le fameux système d’alarme interne et provoque de la répulsion et de la frayeur. (C’est vrai, la différence est subtile.) 

Selon le cas et l’ampleur de l’émotion, la peur peut indiquer la présence de stress ou d’anxiété. 

Par exemple, si l’enfant sursaute et crie à la vue d’une couleuvre, on parlera de stress, mais s’il refuse d’aller marcher dans la cour parce qu’il craint de croiser une couleuvre, il sera alors question d’anxiété. Quand la peur devient envahissante, récurrente et qu’elle perdure dans le temps, il s’agit alors d’une phobie.

Lire aussi : Que faire pour aider l'enfant qui a une phobie ? 


LIRE AUSSI :








https://www.miditrente.ca/fr/produit/pleurs-crises-et-opposition-chez-les-tout-petits-et-si-c-etait-de-l-anxiete



EXTRAIT DU LIVRE« Pleurs, crises et opposition chez les tout-petits ... et si c’était de l’anxiété ? » de Nancy Doyon et Suzie-Chiasson Renaud.


À propos des auteures


Nancy Doyon

NANCY DOYON, éducatrice spécialisée, coach familial, conférencière et chroniqueuse

Nancy Doyon est éducatrice spécialisée depuis près de vingt ans auprès des enfants, des adolescents et de leurs familles. Elle a travaillé auprès de cette clientèle dans les Centres Jeunesse et dans les CLSC, ainsi que dans les CPE et les écoles primaires et secondaires de la région de Québec. Auteure, formatrice et conférencière depuis plusieurs années, elle est aussi chroniqueuse régulière dans différents médias et elle publie régulièrement des articles sur l’éducation des enfants. Page de l'auteure



Suzie Chiasson Renaud

Suzie CHIASSON-RENAUD, psychoéducatrice

Suzie Chiasson-Renaud est psychoéducatrice diplômée de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Son projet de maîtrise l’a amenée à s’intéresser à l’anxiété chez les enfants de 0 à 5 ans. Également formée comme coach familial, elle a oeuvré auprès des familles et dans les CPE. Elle travaille actuellement en milieu scolaire. Page de l'auteure



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